La franchise...modèle solide dans la crise

Le secteur emploie plus de 310.000 salariés en France et contribue, bon an mal an, à la création de 25.000 nouveaux emplois.

Les clignotants restent globalement au vert dans la franchise. Les réseaux continuent à se créer, se développer et… à embaucher. Selon les chiffres de la Fédération française de la franchise (FFF), qui organise jusqu'à mercredi à la Porte de Versailles son grand rendez-vous «Franchise expo» avec plus de 480 exposants (un chiffre en hausse de 6%), le secteur ne connaît (presque pas) la crise.

Il s'est créé en 2012 quelque 89 nouveaux réseaux en France, alors que plus de 3000 nouveaux franchisés se sont installés et que le chiffre d'affaires de la profession a progressé de 1,44 milliard d'euros, à 50,68 milliards.

Bien sûr, tous les secteurs ne sont pas logés à la même enseigne et ne connaissent pas les mêmes rythmes de développement. L'immobilier et le prêt-à-porter féminin patinent, tandis que la restauration rapide (9 nouveaux réseaux), l'alimentaire (11 créations) ou les services à la personne (8 nouvelles enseignes) progressent fortement.

Revenus stables

Autre constat tiré de la 9e enquête annuelle de la franchise, l'activité a connu l'année dernière un léger tassement marqué par un repli du chiffre d'affaires médian, à 475k€ contre 550k€ l'année précédente. «Le revenu annuel des franchisés est toutefois resté stable et s'est inscrit en moyenne à 34.500€ nets. D'ailleurs plus de la moitié des franchisés estiment toujours être plus avantagés en matière de rémunération par rapport aux salariés», fait valoir Chantal Zimmer, déléguée générale de la FFF. Et par rapport à 2009, il est toujours en nette amélioration: 16% des adhérents déclaraient plus de 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires en 2012, contre 13% il y a quatre ans.

Comme un franchisé génère en moyenne 5,6 emplois en équivalent temps plein, la franchise demeure une machine à créer des emplois: la Fédération évalue les créations de postes à 25.000 en moyenne chaque année. Il est vrai qu'en période de crise certains cadres ou travailleurs indépendants font le choix de «sauter le pas» et de se mettre à leur compte. À cet égard, la franchise constitue un moyen de devenir «son propre patron» en étant épaulé par un réseau et accompagné par le savoir-faire d'un franchiseur. Face à la frilosité des banques, certaines enseignes (Casino Proximité ou La Boucherie) ont mis sur pied des systèmes pour inciter leurs salariés à devenir franchisés.

Candidats salariés

C'est aussi la stratégie menée par Laurent Lévy, fondateur il y a vingt et un ans du réseau Optical Center, qui pointe au 5e rang des ­enseignes d'optique en France. Ses franchisés (qui versent un ticket d'entrée de 25.000 euros), il les recrute exclusivement en interne, «afin de garantir la même qualité de services à nos clients», précise-t-il. Quelles sont les conditions pour poser sa candidature? «Être manager de magasins et s'engager à ouvrir entre trois et sept magasins dans la même région sur une période de cinq ans», précise Laurent Lévy.

Le plan de marche de l'enseigne table sur 600 franchises et 100 suc­cursales à l'horizon de 2020, avec un chiffre d'affaires de un milliard d'euros HT. Aujourd'hui, Optical Center, ce sont 254 franchises et 96 succursales, pour 376 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Par Christine Lagoutte

Source : Le Figaro